LES FORTS
A partir du milieu du XIX° siècle apparait la nécessité de se protéger de l'apparition des canons à longue portée. Les murs ne suffisent plus, il faut anticiper les déplacements de l'ennemis...
Tirant leçon des enseignements de la défaire de 1870, de l’évolution de l’art de la guerre et des récents progrès de la portée des canons (notamment « rainurés » qui portent à plus de 5 à 6000 m), le Commandant COSSERON de VILLENOISY rédige un projet de 28 pages pour la défense de Grenoble en 1873 (1). Il préconise la prolongation de l’enceinte HAXO jusqu’au Drac au nord et, en complément de la Bastille, la création de 6 forts autours de Grenoble : Saint-Eynard, Bourcet, Le Murier, 4 Seigneurs, Montavie et Comboire.
Plusieurs sites de « batteries » complétaient ces installations militaires en cette même époque de fin de XIX° siècle sans qu’elles n’aient jamais été utiles.
Il est à noter que les installations de Sassenage et du Néron ont été utilisées lors de la bataille de Voreppe en Juin 1940 qui est une rare victoire de l’armée Française de ce terrible mois (2).
(1) L05 – Histoire des fortifications de Grenoble de l’an 43 av JC à 1900, Maurice MERCIER, 1976, p258 à 260
(2) https://artillerie.asso.fr/basart/article.php3?id_article=573
LOCALISATION AUTOUR DE GRENOBLE
01 - Fort de la Bastille
La fortifications du mont ESSON, dont les premières traces datent au moins du XIV° siècle, est une place stratégique pour la défense (proche) de la ville.
Lesdiguières en comprends l’intérêt et la faiblesse de son occupation par les catholiques lorsqu’il prend la ville avec quelques hommes en la bombardant depuis ces hauteurs.
Ce coteau orienté au sud et historiquement planté de vignes, subira diverses aménagements et deviendra l’une des promenades favorites des grenoblois par ses fameuses « bulles ».
02 - Fort du Saint-Eynard
Ce fort à été construit entre le 21 mars 1873 et octobre 1879 au sommet du mont Saint-Eynard culminant à 1338 m d’altitude.
La fortification d’un point aussi élevé que celui du Saint-Eynard, revêt de nombreux avantages comme la possibilité d’aider le Bourcet, dominer le Sappey et la route de Chambéry, atteindre Sarcennas et la route de Quaix, interdire tout passage au col de Vence depuis la Frette.
Réhabilité entre les années 1991 et 1995.
03 - Fort du Bourcet
Ce fort à été construit entre le avril 1875 et 1879 sur une hauteur de la commune de Corenc à environ 450 m d’altitude qui accueillera jusqu’à 322 hommes. Il tient son nom du Général du même mort en 1822 et dont la propriété est proche.
Les forts du Bourcet (rive droite de l’Isère) et du Murier (rive gauche de l’Isère) permettent le contrôle absolu de la vallée du Grésivaudan et interdisent le séjour de batteries ennemies de gros calibres qui seraient tentées de bombarder la ville.
Réhabilité entre 1995 et 1998 par une entreprise privée, il est aujourd’hui fermé au public.
04 - Fort du Murier
Ce fort à été construit entre le avril 1875 et 1878 sur une hauteur de la commune de Gières à environ 420 m d’altitude qui accueillera jusqu’à 542 hommes.
Avec celui du Bourcet le fort du Murier permettent le contrôle absolu de la vallée du Grésivaudan et interdisent le séjour de batteries ennemies de gros calibres qui seraient tentées de bombarder la ville.
Pendant la première guerre mondiale, il sert de camps de prisonniers. Vendu à la commune par l’armée en 1978, le fort est un temps à l’abandon jusqu’en 1993 où sa réhabilitation débute.
Inscrit au titre des Monuments historique, le fort est l’objet de diverses activités culturelles.
05 - Fort des 4 Seigneurs
Ce fort à été construit entre le avril 1875 et 1879 sur une hauteur de la commune d’Herbeys à environ 937 m d’altitude qui accueillera jusqu’à 430 hommes.
Ce fort a été construit pour empêcher les troupes ennemies d’accéder à Grenoble en contournant la colline par le sud, en barrant les accès d’Uriage venant de Vizille et le plateau du Pinet-d’Uriage. Il avait également pour mission d’assurer la protection du fort du Mûrier.
Pendant la première guerre mondiale, il est occupé par les italiens qui l’abandonnent le 8 septembre 1943. Les résistants y font escale, récupèrent ce qu’ils peuvent avant de la faire sauter.
Jusqu’en 1966, le fort sert de terrain de manoeuvre à l’armée puis est achetée par le CEA deux ans plus tard avant d’engager une campagne de déminage qui durera entre 1994 et 2017.
En 2020 le fort est fermé au public.
06 - Fort de Montavie
Ce fort à été construit entre mai 1875 et mai 1879 au sommet d’une colline située entre les communes de Bresson et Brié-et-Angonnes. Culminant à 544 m d’altitude il était prévu pour abriter jusqu’à 560 hommes et 27 pièces d’artillerie.
Le fort de Montavie permet de battre la plaine entière depuis Jarrie jusqu’au de la d’Herbeys et la route de Brie jusqu’à Brié. A l’Ouest, les vues seront limitées à la ligne de pente des eaux vers le Drac et aux ravines abrupts qui avoisines Echirolles.
Occupée par les italiens puis les allemands à partir de 1943, le fort est réaffecté à divers entreposage par l’armée 1975 où il est vendu aux communes de Bresson et Brié-et-Angonnes.
Le fort est actuellement à l’abandon.
07 - Fort de Comboire
Ce fort à été construit entre mai 1882 et mai 1884 au sommet du rochet de Comboire culminant à 530 m d’altitude. Il est prévu pour accueillir 358 hommes.
Le fort de Comboire empêche l’ennemi de se porter à Vizille ou à Pont de Claix.
Pendant la seconde guerre mondiale il est occupé par les italiens puis les allemands avant de retrouver son usage initial à la libération.
En 1971 il est affecté à différents dépôts avant d’être vendu à la commune de Claix en 1984. Géré depuis 2012 par une association, il est depuis le théâtre de visites organisées, d’activités culturelles et d’une lente restauration.
08 - Batteries de Sassenage
C’est l’une des plates-formes de tir qui permettaient d’assurer la surveillance des cols de la Charmette, de Porte et de Vence, au nord, et de la combe de Voreppe, à l’ouest. Implantées sur des points stratégiques escarpés, ces batteries profitaient d’un système défensif naturel.
Chacun des ensembles était contrôlé par une garnison de 52 hommes, 3 sous-officiers et un officier, logés dans un corps de garde dont les vestiges subsistent encore aujourd’hui.
C’est la moins connue des 3 batteries que l’on ne trouve pas si facilement. Le tunnel qui mène aux poudrières est beaucoup plus modeste que les deux autres.
09 - Batteries du Néron
Comme celle du Quichat, la batterie du Néron se distingue par un tunnel d’une cinquantaine de mètres à travers un éperon rocheux, qui renfermait également la poudrière.
Le corps de garde est également encore sur pieds bien que très dégradé
10 - Batteries du Quichat
C’est la plus connue et la plus visitée des 3 batterie. Elle possède un long tunnel d’où l’on accède à des salles qui permettait le stockage des poudres.
Le corps de bâtiment en ruine servant de garde et plusieurs vestiges des plateformes de tirs sont encore présentes.
11 - Camp Poisat
C’est un camp militaire du 4° génie établi au dessus de Poisat dès la fin du XIX° siècle en retrait des forts du Murier, des 4 Seigneurs et de Montavie.
Il vient en complément des forts construits tout autour de l’agglomération grenobloise.
Le camp d’entraînement sera abandonné après la seconde guerre mondiale.
Le camp d’entraînement sera abandonné après la seconde guerre mondiale.
Il ne subsiste aujourd’hui que les vestiges du soubassement des constructions.